Une nouvelle organisation du partenariat entre l’ITSAP-Institut de l’Abeille, ADA France et les ADA

En mars prochain, Thomas Mollet, Président de l’ITSAP, présentera au ministère le Plan Pluriannuel d’Engagement de l’ITSAP. Ce plan est le fruit de plusieurs mois d’échanges et de collaboration entre l’Institut, ADA France et les ADA. Il définit notamment les complémentarités entre les deux têtes de réseau, comme nous l’explique Jean-Bernard Garnier, Président d’ADA France.
Apiculteur professionnel installé en Bourgogne, Jean-Bernard Garnier est membre de l’ADA BFC (Bourgogne Franche-Comté) depuis plus de 20 ans. Un investissement associatif qui l’a conduit en 2018 à la présidence d’ADA France, fédération des Associations régionales de développement apicole (ADA). Exploitant seul son cheptel de 600 ruches, les journées sont bien remplies pour cet homme de conviction, très engagé dans la défense de la filière apicole. D’autant qu’il est également entré au conseil d’administration de l’ITSAP pour travailler sur le projet du Plan Pluriannuel d’Engagement (PPE) de cet institut.
– Quelles sont les grandes finalités du PPE de l’ITSAP et en quoi change-t-il le fonctionnement entre les ADA et l’Institut ?
Jean-Bernard Garnier. Il était important de clarifier les rôles de chacun, d’utiliser au mieux nos ressources pour fluidifier les échanges dans le réseau et d’optimiser le transfert de connaissances. Le PPE propose une organisation basée sur la complémentarité des ADA et de l’ITSAP.
ADA France, en tant que tête de réseau pour le développement apicole, se charge de l’animation du réseau, de manière ascendante et descendante, en recueillant les attentes des apiculteurs professionnels d’une part, et s’assurant du transfert du résultat des travaux du réseau d’autre part. Quant à l’ITSAP, en tant que tête de réseau pour la recherche appliquée, peut ainsi se concentrer sur ses finalités scientifiques et techniques, à savoir produire de la connaissance et concevoir des méthodes et d’outils utilisables par les apiculteurs.
– Ces changements entrainent-ils une modification de votre fonctionnement au sein d’ADA France ?
J.B.G. Oui, nous avons mis en place une nouvelle gouvernance, validée par notre assemblée générale de janvier. Et nos deux structures, ADA France et ITSAP, tiendront chacune une assemblée générale extraordinaire afin de modifier nos statuts, puisque nos missions sont redéfinies.
Afin de transmettre à l’ITSAP des questionnements construits, représentatifs des demandes des apiculteurs, ADA France a créé une nouvelle instance, le Codev (comité d’orientation du développement). Ce Codev donnera un avis sur la priorisation de toutes les demandes issues du terrain. Grâce à ce groupe de concertation et de débat, les deux têtes de réseau pourront travailler plus sereinement sur des requêtes très concrètes. Une fois les résultats des travaux obtenus, les ADA auront ensuite pour mission de les diffuser auprès des professionnels.
– Comment est structuré le réseau des ADA ?
J.B.G. Il comporte 11 ADA qui maillent tout l’Hexagone, plus 1 à la Réunion et 1 en Nouvelle-Calédonie. Il regroupe également le GPGR (producteurs de gelée royale), soit en tout 14 entités, organisées en Fédération ADA France. Le rôle d’ADA France est d’animer et de coordonner l’ensemble du réseau des ADA, et de proposer des services d’ingénierie collective, comme la formation des salariés du réseau. Nous souhaitons également faciliter le partage d’informations entre les structures. À titre d’exemple, nous avons édité l’an dernier une brochure « Apitec », pour présenter certains travaux menés en région.
Enfin, ADA France représente l’apiculture au niveau national, notamment dans les instances de programmation et de financement de la recherche et de développement apicole, comme à France Agrimer, qui gère les fonds européens.
Notre objectif est de concourir par tous les moyens au développement de l’apiculture. L’élaboration du PPE de l’ITSAP va dans ce sens. Cette nouvelle organisation vise à mieux prendre en compte les attentes des apiculteurs et à mieux programmer ensemble des actions communes de construction de références et de transfert de connaissances.