Un nouveau directeur pour l’ITSAP-Institut de l’abeille

Jusqu’à présent Directeur scientifique et technique de l’ITSAP, Axel Decourtye coordonnait l’ensemble des orientations et des actions de l’équipe. Changement cet été : le Président et le bureau ont souhaité lui confier la direction de la structure, qu’il pilote donc depuis le 1er septembre.
Vous travaillez à l’ITSAP depuis 2014. Votre nomination en tant que Directeur forme-t-elle une continuité pour l’Institut ?
Axel Decourtye : Oui, bien sûr. L’ITSAP a traversé ces derniers mois des turbulences sévères, dues à une crise de trésorerie et un modèle économique déséquilibré par l’absence de financement provenant de la profession. Aujourd’hui, nous sommes stabilisés autour de solides acquis : une équipe dont les compétences sont unanimement reconnues, des partenariats efficients avec la recherche scientifique et les associations de développement régionales et enfin des financeurs qui nous font confiance. Tous ces atouts ont été mis en place grâce à l’action de Sophie Cluzeau Moulay, qui a dirigé l’ITSAP pendant près de 10 ans, d’Hélène Gross, qui fût la directrice de transition pendant 1 an, et des précédents Présidents Philippe Dauzet et Jean-Yves Foignet. Leur engagement a largement contribué au rayonnement actuel de l’Institut.
Malgré une année 2018 traumatisante, l’équipe a su rester soudée et mobilisée pour garder en vue les objectifs.
Quelles actions allez-vous privilégier ?
Nous fonctionnons actuellement avec une équipe resserrée de 7 ingénieurs et moi-même, qui correspond à notre viabilité économique. Ce nombre restreint de collaborateurs implique, bien sûr, des choix sur les actions menées. Par exemple, nous n’avons malheureusement plus les moyens aujourd’hui de rester mobilisés sur la génétique et l’élevage. En revanche nous restons très engagés sur la description et l’évaluation de l’aspect technico-économique des exploitations. Et nous travaillons toujours sur le lien entre apiculture et agriculture. Nos deux autres axes de recherche sont l’étude d’impact des moyens de lutte contre les menaces (biologiques ou chimiques), et la mise au point d’outils numériques susceptibles d’aider les techniciens et exploitants dans leur pratique quotidienne.
À quels défis l’apiculture est-elle aujourd’hui confrontée ?
Ils sont nombreux et importants ! Il s’agit de placer l’apiculture dans l’agroécologie, nous préparer à de nouvelles invasions biologiques, faire face au bouleversement du climat et des ressources, et enfin prendre en compte les interrogations des consommateurs sur la qualité des produits et sur certaines pratiques apicoles qu’ils méconnaissent ou qu’ils jugent trop intensives.
Ce sont en effet des enjeux majeurs, comment l’ITSAP peut contribuer à y répondre ?
Grâce aux compétences de ses collaborateurs, l’ITSAP est en première ligne sur tous ces sujets. Mais cette montée en puissance de la recherche et du développement doit s’appuyer sur deux leviers en ce qui nous concerne, l’un économique et l’autre organisationnel : un financement pérenne de l’interprofession et la refonte de notre partenariat avec les associations régionales de développement apicole. Des actions sont déjà initiées dans ce sens : deux nouvelles ADA rejoindraient l’ADAPI (Région Sud) dans l’UMT, celles de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie. Et nous avons entamé la construction d’un plan pluriannuel d’engagement, mené avec les ADA. Il vise à trouver des solutions concrètes pour mettre en place une nouvelle organisation entre nos structures. Ces évolutions doivent permettre à l’ITSAP de mobiliser plus de moyens au service de la durabilité de l’activité apicole et de répondre favorablement aux attentes des apiculteurs.