Comment définir les indicateurs de performance des exploitations ?

Ingénieur agronome ayant travaillé 2 ans dans une ONG au Cameroun, Félicie Aulanier est entrée à l’ITSAP en janvier 2016. Elle travaille sur l’analyse des données technico-économiques des exploitations apicoles.
Lorsque vous étiez au Cameroun, dans quel secteur interveniez-vous ?
Félicie Aulanier : dans la pisciculture donc très loin des abeilles ! En revanche, je travaillais déjà sur l’analyse du fonctionnement et des résultats des exploitations, avec une approche globale. Cet aspect d’analyse m’intéressait donc fortement.
Quelle est votre mission ?
F.A. Mon premier objectif est d’établir un document de synthèse sur l’ensemble des données recueillies jusqu’à aujourd’hui, dans le cadre du réseau d’exploitations de référence. Mis en place dans de nombreuses filières agricoles, ce réseau a vu le jour en 2012 en prolongement d’un projet CASDAR initié en 2006. Il est composé d’environ 60 exploitations apicoles professionnelles volontaires, qui sont enquêtées chaque année sur leurs pratiques et leurs résultats.
Est-ce vous qui réalisez ces enquêtes ?
F.A. Non, nous collaborons avec les ADA qui sollicitent les apiculteurs volontaires, mènent les enquêtes et nous font remonter les résultats. C’est ensuite l’ITSAP qui est chargé d’analyser les données, en bénéficiant d’un accompagnement méthodologique de l’IDELE.
Quelles données apicoles analysez-vous ?
F.A. Nous étudions à la fois les données générales de l’exploitation : le statut juridique ou le nombre de salariés ; puis toutes les données techniques : le nombre de ruches, de rucher, le renouvellement du cheptel, la gestion sanitaire, les quantités produites, le rendement… Enfin, un troisième volet porte sur les données économiques : les ventes, les circuits de commercialisation, les charges, le résultat de l’exploitation, sa démarche qualité, etc.
Quelle est la finalité de cette étude ?
F.A. Le but n’est pas d’établir un état statistique exhaustif de l’apiculture en France mais plutôt de comprendre la diversité des exploitations apicoles aux niveaux technique et économique. En constituant une base de données de référence, nous pouvons donner des éléments aux apiculteurs, notamment aux jeunes installés ou à ceux qui veulent comparer leur système par rapport à celui des collègues. Grâce à cette étape essentielle, nous pourrons évaluer les performances de durabilité des exploitations.
A votre arrivée, vous avez également participé au projet Polapis ?
F.A. Il était pratiquement terminé mais j’ai aidé à organiser les journées de restitution du travail effectué sur l’année 2015, qui ont eu lieu à Toulouse en février 2016. L’objectif de Polapis est d’étudier les services de prestations de pollinisation d’apiculteurs qui mettent leurs ruches à disposition d’agriculteurs pour polliniser les cultures. Porté par l’INRA, Polapis a débuté en septembre 2013 et s’est achevé en août 2016. L’ITSAP a recueilli les avantages et les limites de l’atelier de pollinisation auprès de 28 apiculteurs.