Définir les bons indicateurs de durabilité

Par Itsap-Com, le 10 April 2017

Stéphanie Raoulx s’est récemment installée comme apicultrice près d’Avignon. Suivie par un conseiller de l’ADEAR 13 depuis la création de son exploitation, elle a été mise en relation avec l’ITSAP pour rejoindre les rangs des apiculteurs participant à l’enquête menée par Coline Kouchner.

L’objectif de cette enquête est de construire une méthode d’évaluation de la durabilité avec des critères adaptés aux exploitations apicoles, en travaillant pour cela avec des acteurs de la filière dont des apiculteurs. Parmi eux, Stéphanie qui avoue « démarrer dans la profession et dans le réseau. Cela m’intéressait donc d’apporter ma modeste pierre à l’édifice, d’autant que j’ai subi de lourdes pertes de colonies l’an dernier donc je suis très sensibilisée à la durabilité. » Lors de la formation qu’elle a suivie en 2015, Stéphanie a entendu parler de cette notion « mais on savait qu’il n’y avait rien d’applicable à l’apiculture, alors j’ai trouvé que cette étude de l’ITSAP était une bonne idée. »

Comment l’enquête s’est-elle déroulée ?

Stéphanie Raoulx : Coline est venue me voir et nous avons passé ½ journée ensemble. Elle m’a posé beaucoup de questions sur mes pratiques.

Quels sujets avez-vous abordés lors de cet entretien ?

S.R. Tout ce qui a trait à la durabilité : les revenus, l’écologie, le temps de travail, notre vision du métier, le nombre de ruches, le type d’apiculture pratiqué transhumante ou sédentaire, et toute la technicité autour du greffage de reine, de l’élevage, du traitement contre les maladies, etc. Je sais qu’elle a fait de même avec les apiculteurs participant à l’étude car chacun a ses méthodes et sa manière de travailler. Puis elle a réalisé une synthèse de ces échanges qui ont été restitués lors d’une journée à Paris en février.

Etiez-vous présente à cette journée ?

S.R. Oui et j’ai vraiment apprécié ce moment, c’était à la fois ludique et productif. Il y avait des membres de l’ITSAP bien sûr, des techniciens, des représentants de syndicats et des intervenants de la Maison des Eleveurs. J’ai un regret personnel, aucun apiculteur installé depuis de longues dates n’était présent. A partir des sujets issus des entretiens individuels, nous devions les positionner les uns envers les autres et chacun devait aller coller les post-it avec les thèmes recueillis sur le terrain sur un grand tableau. Le but était de les regrouper et de voir si de grandes catégories se dégageaient autour de la durabilité. Dans les semaines qui ont suivi, Coline a continué à affiner cette analyse pour approfondir ces notions de catégories. Et nous avons à nouveau travaillé tous ensemble lors d’une seconde réunion à Montpellier fin mars.

Quel était l’objectif de cette 2ème journée d’échanges ?

S.R. À partir d’une liste de toutes les catégories, nous devions réfléchir par groupe aux indicateurs pertinents. Ce n’est vraiment pas facile ! Comment quantifier ou mesurer une idée, une pratique ? Sur quelles analyses s’appuyer pour définir les bonnes pratiques en matière de durabilité ? Maintenant toutes ces réflexions sont entre les mains de Coline qui doit analyser les réponses, en tirer des enseignements et préciser les axes. L’ITSAP a ouvert là un chantier important, qui n’est pas simple, mais qui sera très utile à la filière.