Méthode Vol de retour • Entretien avec Anne Gourmelon, administratrice principale de la division « Environnement, hygiène et sécurité » de l’OCDE
Entretien avec Anne Gourmelon, administratrice principale de la division « Environnement, hygiène et sécurité » de l’OCDE. Elle est notamment chargée de veiller au bon déroulement du process de validation des méthodes d’évaluation des produits chimiques et des biotechnologies. Elle assiste aussi les pays membres dans l’élaboration ou la révision d’une méthode.
Quel est le rôle de l’OCDE en particulier pour les essais sur les produits chimiques et leurs effets ?
L’OCDE est une plateforme commune de dialogue entre les différents pays. Son rôle est de mettre en place des outils et méthodes harmonisés pour permettre aux pays membres et associés de l’OCDE de les utiliser dans leur politique et réglementation. Pour les essais sur les produits chimiques, les documents de l’OCDE fournissent des standards internationaux sur les méthodes d’essais, leur mise en œuvre et la traçabilité des données générées.
Quels documents standards publiez-vous ?
Nous publions en ligne deux types de documents méthodologiques, les lignes directrices, en anglais et en français, qui sont couvertes par l’acceptation mutuelle des données générées entre les pays et les documents guide en anglais Nous publions également les documents et résultats associés pour la validation des méthodes comme les résultats des tests circulaires.
Quels sont les acteurs intervenant dans la validation des méthodes ?
Le processus demande l’intervention des coordinateurs nationaux représentant les pays membres ou associés de l’OCDE qui évaluent et décident de l’approbation d’une méthode, ainsi que celle d’un groupe d’experts des pays membres dans le domaine concerné et des représentants des organisations (de l’industrie chimique et d’ONG) qui suivront le projet de méthode soumis jusqu’à son aboutissement.
Comment s’est déroulée la validation officielle de la méthode de vol de retour à l’OCDE ?
Le projet de validation de cette méthode a suivi le parcours classique. Elle répondait à un besoin réglementaire et a été portée par un des pays membre de l’OCDE, en l’occurrence la France. Cette méthode est passée par trois étapes obligatoires. 1. La proposition a été d’abord évaluée par les pays membres. Le porteur de la méthode a dû répondre aux commentaires et apporter des précisions. Les coordinateurs nationaux ont alors décidé, au cours de leur réunion annuelle, d’inclure le projet de méthode dans le plan de travail de l’OCDE. 2. Puis, un test circulaire a été réalisé avec des laboratoires de différents pays. Comme pour beaucoup de méthodes, celui-ci a duré plusieurs années, 5 ans pour être précis. 3. Le projet de méthode et les résultats du test circulaire ont ensuite été soumis à l’OCDE. Le groupe d’experts a demandé des clarifications mais également d’affiner des points ou de discuter des critères de validité de la méthode jusqu’à obtenir un large accord. La méthode, enfin, a fait l’objet d’une approbation par consensus sous le format d’un document guide lors de la réunion annuelle des coordinateurs nationaux. Cette dernière étape a duré un an.
Le document guide de la méthode de vol de retour sera publiée 2 à 3 mois après approbation, donc cet été.